Sommeil d’une vie

Tout brille, cette lueur vacille. Démunie de sens,  l’histoire se brouille et recommence. Des silhouettes, une présence. Tout se répète en une absence. Le calme résonne dans l’écho. L’atmosphère est blanc, assaisonnée d’une brume d’insouciance. La localisation n’apparaît sur aucune carte. Tout se ressemble, c’est différent. Le noir fond comme neige dans un blanc sortilège. Le vent n’existe plus. Plus rien ne souffle. Seule la pensée déporte les nuages. Plus de brèche, plus de naufrage. La douleur dort profondément. Bercée par la douceur, absorbée par la créativité. Tout s’affronte et se mélange. Des visages sans voix, des voix sans visages. Aucune logique, mais tout a un sens. Des détails entassés, des mots déphasés. Il est difficile de comprendre dans le flou. Rien n’est clair mais tout paraît sincère. Des informations défilent et disparaissent aussitôt. Les personnes sont identifiables mais méconnaissables, adorables ou désagréables, abordables ou détestables. Tout est déstabilisant, il n’y a plus de repères. Tout matériel n’a de valeur. Les poches vides, remplies d’affection. Impossible de saisir ces émotions. Les images défilent en une compilation. Si loin du corps, l’esprit se rapproche. Plus il s’éloigne, plus il est proche de toucher l’essentiel. Il touche d’un oeil l’invisible, tout devient alors plausible. Les mots perdent leurs lettres, les phrases perdent leurs maux. Le mal n’a plus sa place, dans un monde où le bien parle avec emphase.

Les voix viennent de l’au-delà. Déconnecté, le corps allongé. La magie née les yeux fermés. Les mystères les plus enfouis refont surface. Les ambitions en pleine croissance prennent de plus en plus de place. Le temps perd ses valeurs, les valeurs gagnent du temps   et prennent de l’avance. L’impossible disparait du dictionnaire. Les objectifs apparaissent en diaporama. Les images défilent et importent une addiction. La réalité s’envole sans destination. L’horloge sans aiguilles n’attire plus le regard. Les yeux rivés sur le départ, une observation sans fin. Les pieds entre deux chemins, l’un vers le rêve, l’autre vers le déclin. Un pas, un choix…

Le premier cycle du sommeil touche à sa fin. Les yeux à peine ouverts, les images errent toujours dans l’esprit. Les rêves anéantis par le réveil, par la réalité. Un regard en direction du plafond, où se dessinent chacune des solutions. Des opportunités en nombres illuminent l’obscurité de la pièce. Ces opportunités se transforment en objectifs, les rêves se métamorphosent en desseins, en projets. Tout s’écrit les yeux fermés. La nuit nourrit la créativité dans un esprit ensommeillé. Le sommeil peut nourrir une vie, une vie rêvée. Lorsque le corps gagne en repos, l’esprit lui se déplace où il le veut. Il voyage et fait des voeux. En plein milieu de la nuit, les pensées sont au summum de leur expansion. L’optimiste vient défier toutes les notions de lucidité. Voir grand, une vision qui vient démolir les murs qui entourent la pièce. Viser plus haut, jusqu’à ce que la satisfaction se confesse. La nécessité de plisser les yeux pour rêver s’éteint. La règle qui allie le rêve au sommeil s’enfreint. La nuit effraie, faire face à des rêves loin de la réalité. Le piège de la peur s’éveille dans l’obscurité des nuits. La mort serait comparée à un sommeil profond, de longue durée. Contradictoirement, l’ambition rêvée la nuit alimente les journées. L’imagination, source d’espoir et remède qui fait face à l’aliénation, est à son apogée. Les rêves s’articulent la nuit mais doivent voir le jour. Chasser le doute et l’appréhension, dans le but de passer en revue les prétentions. L’aspiration, alliée à la motivation, sont la transition entre le souhait et son application.

0 Replies to “Sommeil d’une vie”

  1. Coucou Nicolas ! Je n’avais pas aperçu ton nouvel article ! Je viens de le lire… Il est remarquable…J’ai cru un moment que c’était une poésie avec certaines rimes… Mais dis-moi…tu aimes beaucoup t’attarder sur tout ce qui nous entoure…notre esprit…notre être… La nuit est souvent propice aux doux rêves ou à des cauchemars… Merci encore pour ce partage…

    1. Bonsoir Cécile ! J’ai intégré un petit air poétique dans mon texte. En effet, j’aime prendre du recul sur les choses de notre quotidien et ce qu’il se passe dans nos têtes. La nuit est parfois plus vivante et enrichissante que la journée… Merci à toi pour ton commentaire 😊

  2. A reblogué ceci sur Niala-Loisobleuet a ajouté:
    Label au bois dormant, la vie peut se ranger dans cette catégorie. Question de choix, je précise que ça n’est pas le mien. J’ai tenu ma promesse. Celle des voeux que j’avais fait en ne trouvant pas de génie dans l’embûche de mon chemin : devenir charmant sans être prince, pour aider à éveiller la Vie par l’Amour.
    C’est plus que bonheur de partager ce concept avec toi Océan de Couleurs. Bon Jour l’Amour !

    1. Un grand merci Alain pour ce reblog ! C’est très gratifiant une fois de plus 😊

    1. Le lien me redirige vers les statistiques de mon blog, je n’ai malheureusement pas accès aux statistiques que vous souhaitiez me faire voir

      1. Sans doute une fantaisie de plus de WP, c’est pas grave. Le lien de ait mener sur le billet d’hier, que le tien m’a inspiré.
        Merci.

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